Peint en 1893, il représente une figure humanoïde avec une expression horrifiée, fixant le spectateur depuis un pont surplombant des eaux grises, un grand ciel orange s’étalant autour de lui. Le personnage est chauve et porte des habits noirs, le visage déformé et défiguré. Par contraste, la silhouette des autres personnages qu’on peut distinguer sur le pont semble être à peu près normale.
Cette œuvre est l’une des peintures les plus reconnaissables dans le monde et a été reproduite plusieurs fois, s’est infiltrée dans la culture populaire et a même été parodiée par plusieurs artistes comme Andy Warhol. De même, des dessins animés, films, séries télé et autres médias modernes populaires ont parodié le tableau à de nombreuses reprises à travers les ans. Par exemple, l’affiche du film Maman, j’ai raté l’avion, est très certainement inspirée du tableau de Munch, tout comme le masque du tueur dans Scream, séries de films d’horreur.
Inspiration du tableau
Edvard Munch a probablement tiré son inspiration pour ce tableau de sources diverses dans sa vie. Au moment où il travaillait sur le tableau, il vivait assez près à la fois d’un abattoir et d’un asile psychiatrique où résidait sa sœur et il semble que l’anxiété du personnage principal tout comme la tristesse du ciel orange apocalyptique soit une référence à son trouble bipolaire ou aux maladies mentales en général.
Les traits physiques de l’étrange créature humanoïde dans le tableau pourraient également avoir été inspirés par les momies du Pérou, que Munch pourrait avoir observées pendant une exposition à Paris. L’aspect de choc apparent et l’accablement, avec les mains placées de chaque côté du visage, peuvent parfois être trouvées sur ces momies. Cette théorie pourrait néanmoins se révéler fausse puisqu’il semble que Munch ait visité l’exposition seulement après avoir peint Le Cri.
Munch lui-même a dit qu’il avait trouvé l’inspiration de son tableau un jour qu’il empruntait péniblement un sentier près d’un fjord et qu’il ressentit un cri passer « à travers la nature », une sorte de hurlement primal, et il lui sembla presque l’avoir entendu avec ses oreilles. Le ciel, écrit-il, était semblable au jour représenté dans le tableau. Cela renforce la théorie selon laquelle le tableau veut montrer l’angoisse humaine basique, un sentiment de détachement primitif et l’effroi qui vient avec la peur primordiale.
Histoire du tableau
Plusieurs versions du Cri ont été volées à de multiples reprises pendant l’existence de ces tableaux, notamment en 1994 et en 2004. Durant ces deux occurrences, les tableaux ont été endommagés mais ils restent en relativement bonne condition.
Le Cri est l’un des tableaux les plus chers à avoir été vendu et fut acheté en 2012 pour 119 922 500 dollars américains, par Leon Black fondateur d’Apollo Global Management.